4-9 décembre: vente ‘Closing Time’, résultats
Une vente aux enchères de fin d’année en sept sessions, “Closing Time”, s’est déroulée du dimanche 4 au 9 décembre et s’est concentrée sur les antiquités, les maîtres modernes, les œuvres sur papier (y compris les bandes dessinées et les archives Jan Hoet). Cet aperçu contient des explications et un rapport avec les prix marteau (hors commissions).
La session d’antiquités du 16e au 19e siècle dans cette vente a suscité un intérêt international. Ainsi, une ‘Sainte Marie à l’enfant dans un halo’ par le célèbre Maître au brocart d’or, estimé à € 10000-15000, a presque doublé son estimation (lot 280, rés. : € 18000) et une belle collection de huit panneaux en relief de Malines en albâtre dans des cadres dorés originaux a facilement changé de mains. Ainsi, ‘Le Baiser de Judas’ (lot 271) par un ‘cleynsnijder’ anonyme de la fin du 16ème siècle, remarquable pour sa taille et sa rareté, a quadruplé son estimation (rés. : € 19000). Une exposition exceptionnelle sur les albâtres se tient d’ailleurs au Musée M jusqu’au 26 février 2023. Dans la section Asiatica, un vase couvert en bleu sous-glacé a marqué (lot 340, rés. : € 7500) et au 19ème siècle, en plus de l’attribution d’une garniture de cheminée Napoléon III en trois parties (lot 409, res. : € 17000), un lampadaire Barbédienne s’est également distingué (lot 403). Le curieux objet ‘Egyptomania’ de la fin du 19ème siècle en bronze et porcelaine était estimé à € 800/1200 et est parti à € 7600. Enfin, nous soulignons le beau résultat pour une toile de Gerard Portielje (lot 422, rés: € 10000).
En ce qui concerne le 20ème siècle, cette vente a débuté avec une rare sculpture en bronze de Maurice Bouval (1863-1916) intitulée ‘Ophelia’ datant d’environ 1900 (lot 504, rés. : €6500). La section peinture du 20e siècle comprenait des tableaux tels que ‘Eva’ (1948) de Rik Slabbinck, une impressionnante toile de 160 par 87 cm qui a eu sa place à la quatorzième Biennale de Venise en 1948, entre autres, de la collection Van Goidsenhoven (lot 525) qui est partie plutôt bon marché (rés. € 3800), ainsi qu’une œuvre orientaliste de Maurits Van Saene (lot 526, rés. : € 1900).
Cependant, un petit mais extrêmement intéressant ensemble de cinq œuvres d’art de la même collection a fait vibrer la salle. Une grande sculpture, ‘Vivre en ville’ de Jean-Michel Folon (lot 565), est devenue l’œuvre du 21ème siècle la plus chère vendue. La sculpture est partie à plus de trois fois l’estimation pour être vendu pour la somme impressionnante de € 350.000 après une bataille entre un enchérisseur en ligne et un autre présent dans la salle, ce qui constitue immédiatement un record mondial pour l’artiste. Deux œuvres typiques de Rinus Van de Velde (lots 578-579) ont également trouvé de nouveaux propriétaires, à € 26 000 et € 40000 respectivement. Un bronze de 1994 ‘Cercle’ de Bruno Romeda (lot 535) a atteint € 46000 et une grande toile de Kati Heck, ‘Multikultisause’ de 2011 (lot 555) a été vendue par téléphone à € 85000, battant le record précédent (octobre 2022).
La vente aux enchères d’œuvres sur papier des 8 et 9 décembre est devenue de loin la meilleure vente aux enchères que nous ayons organisée jusqu’à présent. Avec ses points forts de l’art de l’estampe et du dessin du 20ème siècle, 83% des objets catalogués ont trouvé une nouvelle destination.
Ainsi, au début de cette vente de deux jours, une petite collection de gravures d’Escher, provenant de l’ancienne succession d’un cousin du célèbre artiste néerlandais, a été vendue à un public international à des prix bien supérieurs à sa valeur estimée.
Il s’agissait des gravures ‘Scanno’ (1930) (lot 1102, est. : €4000-6000, res. : €32000), une vue de rue du village du même nom dans les Abruzzes, ‘Three Worlds’ de 1955 (lot 1105, est. € 12000-16000, res. : € 34000), ‘Ordre et Chaos’ de 1950 (lot 1104, est. : € 10000-15000, res. : € 22000) et, surtout, la légendaire gravure ‘Waterfall’ de 1961 (lot 1106, est. : € 12000-16000). Cette dernière peut être considérée comme l’une des images les plus emblématiques de l’histoire de l’art du XXe siècle. Pouvoir en offrir un exemplaire issu de la première édition de 70 copies était donc exceptionnel. Le résultat final l’a prouvé (res. : € 36000). Enfin, il y avait également un fragment d’une gravure sur bois en couleur sur soie qu’Escher avait réalisée uniquement pour sa famille proche et dont on ne trouve pratiquement aucune trace dans la littérature (lot 1103, res. : € 15000).
Il a été difficile de trouver une nouvelle destination pour le manuscrit de Marcel Broodthaers pour son livre d’artiste ‘Magie’, publié en 1973 à Paris (lot 1189, est. 20-25000 €). Il s’agissait ici de la dernière partie de cette édition, avec un total de sept pages de manuscrit. Nous n’avons pas réussi à le vendre. Les films de Broodthaers (lots 1424 et 1425) ont été vendus respectivement pour € 15000 et € 6500.
Le dernier atout de cette vente d’œuvres sur papier était l’ensemble d’une centaine d’œuvres d’art provenant de la collection de Jan Hoet. Il s’agissait de la deuxième partie (la première s’est déroulée en décembre 2021) axée sur les œuvres originales et certaines éditions. Un public en ligne attentif s’est principalement intéressé au panel téléphonique où, entre autres, de beaux résultats ont pu être notés pour des œuvres de Lawrence Weiner (lot 1724, est. : € 800-1200, res. : € 6400), Cildo Meireles (lot 1722, est. : € 400-600, res. : € 4800), Jimmie Durham (lot 1772, est. : € 4000-6000, res. € 5000), Luc Tuymans (lot 1800, est. : € 30000-40000, res. : € 30000), Matthew Barney (lot 1788, est. : € 2800-3200, res. : € 2600), David Hammons (lots 1754 et 1756, res. : € 2400 et € 2200) et Raoul de Keyser (lot 1728, res. : € 3000, lot 1762, res. : € 3200, lot 1766, res. : € 1000, lot 1782, res. : € 6000).
Avec cette “grande finale”, nous avons non seulement clôturé la meilleure vente aux enchères d'”œuvres sur papier” de notre histoire, mais nous avons également obtenu le deuxième meilleur résultat global de la maison de vente aux enchères.
Parmi les autres surprises de cette vente, citons Liliane Vertessen, dont l’œuvre de 1982 (lot 1647) a atteint en douceur € 11000, soit environ dix fois l’estimation. De même, le dessin de Joseph Willaert de 1973 (lot 1643, est. : € 200-300, res. : € 2600). Les déçus ne sont pas non plus Francis Bacon (lot 1442, res. : € 6500), Panamarenko (lot 1674, res. : € 13000), Leon Spilliaert (lot 1138, res. : € 11400), Constant Permeke (lot 1136, € 9500) et James Ensor, dont le tableau coloré ‘Rue du Bon Secours à Bruxelles’ de 1887 est tombé dans la fourchette d’estimation (lot 1063, res. : € 8500).